L’activité notariale a parfois une image un peu équivalente à de la « paperasserie ». Pourtant, c’est un métier qui, nous l’allons voir ;), paraît savoir s’adapter aux évolutions du numérique et qui reste vigilant aux avancées de l’Intelligence Artificielle avec la crainte (compréhensible) de ne pas anticiper suffisamment tôt les risques du Machine Learning ou de l’automatisation des process.
Pour s’en assurer, Immonot, via notariat2000.com, a mené en novembre 2018, une enquête auprès de 400 notaires afin de recueillir leur avis. Il en ressort que
- 84 % des notaires pensent que l’Intelligence Artificielle va améliorer la productivité dans les études
- 72,4 % pensent que le notariat est menacé par l’IA et 74 % estiment qu’elle risque de paupériser une partie du notariat
- 80 % du panel pensent que le notaire aura toujours sa place dans l’univers dominé par l’IA
- 93,5 % sont conscients qu’ils doivent se former à l’IA, 69 % sont même prêts à travailler à côté d’un robot
Parmi les principales craintes, on trouve « la perte des valeurs humaines » ou encore « la banalisation du métier » (avec la disparition du « sur-mesure »). Selon Immonot, dans les conclusions de son étude, « les notaires sont en phase avec leur époque » et « sauront s’adapter à l’arrivée de ces nouveaux outils technologiques » . Ainsi, malgré quelques inquiétudes, 4/5 des notaires estiment que leurs risques sont limités dans un univers dominé par l’intelligence artificielle.
L’Assemblée de liaison des notaires de France s’est aussi interrogée (mi 2008) sur les impacts de l’IA et plus largement des nouvelles technologies telles que la blockchain, le big data ou l’identité numérique régalienne (à la mode estonienne).
Quelques pistes ont ainsi été identifiées comme des outils de recherche intelligents, de l’assistance à la rédaction de documents ou des plateformes de détection de fraudes. L’analyse du langage est donc parmi ces projets une des briques potentiellement intéressantes de l’IA. La note de synthèse est disponible ici :
Il me semble que, sur ces sujets, les outils de l’IA symbolique pourraient être intéressants en articulation avec l’IA connexionniste. En effet, la rédaction de documents notariaux pourrait être un terrain favorable pour cette branche de l’IA. J’ai le sentiment (qui mérite d’être vérifié/confirmé) qu’il est possible d’envisager la génération de documents standards par un système d’IA symbolique appuyé sur les règles règlementaires et législatives et qu’il serait ainsi plus facile de le faire évoluer en fonction de la législation. La combinaison des deux approches pourrait apporter la souplesse nécessaire pour gérer l’adaptation à la législation tout en exploitant les voies classiques du ML pour, par exemple, l’assistante à la détection de fraudes.