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Faut-il changer de clavier ?

Le ministère de la culture a décidé de s’attaquer au clavier Azerty. Selon un rapport rendu il y a une dizaine de jours, « il est souvent impossible ou très difficile de saisir certains caractères très répandus dans la langue française avec nos claviers «français »  » et même, « ’il est dès lors presque impossible d’écrire en français correctement avec un clavier commercialisé en France. » (le rapport est ici ou en PDF : Repère_claviers_enligne ). Du coup, l’AFNOR va se pencher sur la question et proposer une norme française de clavier qui pourrait devenir une obligation pour les appels d’offres publics.

Je ne suis pas un gros utilisateur de Windows mais sur Mac pour saisir ÉÈÀÇŸÊ, il n’y a aucune difficulté majeure : il suffit de se mettre en majuscule bloquée et de saisir les caractères correspondants du clavier. Pour æ ouÆ et œ (Œ), il y a ALT+A et ALT+O. Bref, c’est assez rapide.

Il est vrai que le clavier actuel n’a plus « d’existence logique » aujourd’hui puisqu’il découle des contraintes mécaniques des premières machines à écrire. Mais dès l’apparition des machines à boules, il aurait pu être remis en cause (puisque les marteaux de machine ne se croisaient alors plus). Puis dès la généralisation de l’informatique, il aurait pu être remplacé. Le QWERTY a été breveté en 1867 (selon Wikipédia), c’est dire qu’il y avait le temps de le repenser.

Les tentatives de claviers plus « efficaces » comme DVORAK ou BEPO (français) n’ont jamais connu de succès.

Alors est-il aujourd’hui possible, envisageable et utile d’imaginer un nouveau clavier ?

Sur smartphone, il suffit d’appuyer quelques secondes pour faire apparaître toutes les variantes d’un caractère. Donc une évolution ne semble pas fondamentale. De plus la mobilité des utilisateurs nécessitent de penser « global ». Concevoir un clavier qui serait uniquement dédié au marché français avec des spécificités trop fortes serait un contresens. La Belgique, la Suisse, le Canada ont des variantes du clavier AZERTY qui facilitent l’accès aux caractères accentués mais la base générale du clavier reste AZERTY ou QWERTY.

A mon avis, il sera difficile d’imposer un standard totalement différent et qui soit spécifique à la France. Je pense que le choix ne pourra se faire qu’entre l’ordre alphabétique (qui n’a pas de logique particulière mais qui a l’avantage d’être compréhensible par tous ceux qui utilisent l’alphabet latin) et une amélioration à la marge de l’AZERTY facilitant les caractères accentués majuscules, notamment. C’est ce dernier choix qu’a fait le Canada via l’ACNOR.

Ceci étant, même avec un clavier bien pensé pour le français, il n’est pas certain que cela suffise pour que le français soit toujours écrit correctement….

(Image source Pixabay)

PS : la seule logique du clavier QWERTY est que le mot TYPEWRITER est sur une seule ligne (ce qui était pratique, paraît-il, pour les commerciaux vendant des machines à écrire).