Avec son étude Les impacts de la transition numérique sur les métiers de la fonction publique territoriale publiée le 16 juillet 2018, le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) souligne la difficulté que rencontrent certains agents des collectivités à monter dans le train de la numérisation souhaitée par l’État.
Face à l’enjeu fixé par le gouvernement d’un Etat « tout numérique » à horizon 2022, les collectivités territoriales se sont mises, plus ou moins, en ordre de marche pour pour relever ce défi. Pour les plus téméraires, co-innovation, e-administration, guichet unique et chief data officer sont passés dans le langage de tous les jours. Les moins avancées s’essayent à la gestion de formulaires en ligne, voire dans le pire des cas, à l’utilisation d’une boite mail. Mais quelle que soit la situation, les agents doivent modifier leurs habitudes et méthodes de travail pour s’approprier de nouveaux outils et répondre aux demandes de leurs « usagers-citoyens-clients ».
Pour la génération « digital native », même peu diplômée, cette transformation est une aubaine et devrait lui permettre d’évoluer rapidement vers des missions à plus forte valeur ajoutée.
Mais pour les autres ? L’étude du CNFPT pointe que « Rares encore sont les collectivités qui identifient l’acculturation numérique de l’ensemble de leurs agents comme un enjeu primordial de développement et comme un nécessaire investissement à moyen terme ».
Alors que nombre de fonctions sont vouées à disparaître et que le travail répétitif devant écran renforce le sentiment d’isolement et de perte de sens, le volet formation paraît être le parent pauvre, alors qu’il est indispensable à une transition harmonieuse pour les agents vers de nouvelles compétences.
De nombreux métiers sont voués à disparaître ou à muter, les allumeurs de réverbère, les corons ou encore les mairandiers (qui font, enfin qui faisaient, les planches de tonneaux) en sont quelques exemples. Il est donc indispensable que cette marche vers un 2022 tout numérique intègre, au niveau des collectivités territoriales notamment, de fort besoins en formation et anticipe les évolutions des métiers de leurs agents.
Bon enfin, sous réserves que Bennu n’arrive pas avant 2022, faute de quoi tout ceci n’aura servi à pas grand chose…