Nouveaux réseaux, nouveaux pouvoirs

En 2005, avec Dominique Sciamma, nous rédigions une analyse (partielle) de quelques blocages de la société française et quelques réflexions qui en découlaient. Après relecture et quelques corrections, il s’avère que le coeur de ce billet reste d’actualité (notamment sur le cumul des mandats)… Voilà ce que donnerait une mise à jour de cette analyse :

Préambule

Malgré les efforts et les réformes engagés depuis un an, la société française reste dangereusement divisée et déprimée. Le délitement est profond et explique la lenteur des effets des mesures déployées: crise politique et institutionnelle, crise économique, crise sociale, crise européenne et défiance vis à vis de l’Europe. Désyndicalisation, communautarisme, repli identitaire, tout montre que le tissu social est profondément dégradé et justifie les difficultés de relancer le moral des ménages.

La redynamisation d’un modèle social, politique, et économique basé sur des liens plus forts entre les élus et les citoyens, entre les partenaires sociaux, entre les générations exige la remise en cause de notre vision de la société française, les formes de gouvernements, nos pratiques du pouvoir.

Les difficultés économiques, la situation financière de la France et le contexte global européen voire occidental exigent de définir de nouvelles approches industrielles, de faire radicalement évoluer le monde professionnel français et de d’imaginer un modèle économique tenant compte de la mondialisation et de la transformation des modes de production actuels.

Toutefois, l’action politique française doit s’inscrire dans le cadre d’une vision stratégique européenne et des actions coordonnées au niveau des 28 gouvernements la composant.

Enfin, l’épuisement des ressources naturelles, l’accroissement de la population mondiale et les conséquences de

Repenser la politique, transformer la société

Depuis bientôt 25 ans la Gauche se trouve confrontée, aux mêmes questions et aux mêmes problèmes qui ont régulièrement reçu les mêmes réponses, et qui ont généralement échoué, qu’elles aient été proposées à gauche, ou à droite, par des élites formatées et finalement assez homogènes.

Il est donc probable que la majeure partie des problèmes posés à la France est de nature structurelle, mieux même de nature systémique.  Car ce n’est pas l’organisation du système qui engendre tel ou tel problème, mais bien le système lui-même

La mission du parti politique, dont la devise a été de « Changer la Vie »  avant de d’annoncer l’imminence du Changement, est bien de ne pas se contenter du système en place, et de lui en substituer un autre, plus juste, plus efficace, plus solidaire, en mettant en lumière les insuffisances et les incohérences du système en place.

De façon synthétique, le mal qui ronge la société française, et au-delà, l’ensemble des sociétés développées, trouve son origine dans le hiatus grandissant entre l’organisation sous-jacente réelle de ces sociétés et l’organisation des pouvoirs qui visent à la piloter.

Les structures, les pratiques et outils, et les profils de la plupart des élus répondent aux attentes d’un monde qui a disparu : peu complexe, fermé, peu éduqué, fortement hiérarchisé, lourdement industriel, doté d’une importante inertie. Ils ne sont pas adaptés au monde qui s’avance : très complexe, très ouvert, très éduqué, basé sur la conception, volatile et changeant en permanence.

De la pyramide au réseau

L’évolution des sociétés humaines, en particulier dans sa dimension économique et organisationnelle, est déterminée par la genèse, la croissance, et le blocage de « systèmes ». Le passage d’un système à un autre est toujours caractérisé par une crise. La plupart du temps, la crise est surmontée en réinventant un nouveau système.

Le tableau suivant en illustre schématiquement les grandes étapes

Type de production

Révolution

Production

Matière de référence

Directe Agricole Agricole La terre
Mécanisée Industrielle Manufacturière L’énergie
Automatisée Informatique Tertiaire L’information
Collaborative Communicationnelle conceptuelle Le savoir

A chaque étape, les productions sont de plus en plus immatérielles, et leur valeur ajoutée de plus en plus grande.

A chacune de ces étapes des sociétés humaines, celles-ci se sont dotées d’organisation, tant politiques qu’économiques en rapport direct avec la nature des productions, et de la qualité des savoirs des humains impliqués dans ces productions.

On pourrait facilement segmenter  ces organisations en 3 familles :

  1. La pyramide : Le système est dirigé par « les Anciens » : possesseurs d’un savoir très peu partagé, un Roi-arbitre et quelques barons pilotent le système. L’énergie est consommée dans la négociation interne au système. Ceci est d’autant plus facile que les sujets (qu’ils soient salariés, fonctionnaires, ou simple citoyens) sont à la fois peu formés, peu compétents et conséquemment assez disciplinés, dévoués, fidèles, voire dociles. Le savoir et les compétences personnels sont peu importants, et peu promus puisqu’ils ne sont pas nécessaires pour faire fonctionner le système. Système pyramidal par excellence, il fut typiquement le système à l’œuvre dans le cadre des deux révolutions industrielles, mais il est encore malheureusement opérationnel dans de nombreuses organisations humaines : entreprises, services publics, et certains partis politiques eux-mêmes.
  2. L’arbre : Plus rationnelle, l’organisation est divisée en « centres de résultats », chacun doté d’objectifs, de décideurs autonomes, et d’outils de pilotages appropriés. La décentralisation des responsabilités en est une des règles fondatrices, qui induit une organisation arborescente. Les savoirs et savoirs faire sont regroupés dans ces unités autonomes. Si les compétences requises par les acteurs de ce type d’organisation sont plus importantes, ils n’en restent pas moins interchangeables. Plus performante, plus transparente, plus souple, cette organisation est appliquée dans beaucoup d’entreprises, et est à la base de toutes les réformes de décentralisations tentées en France depuis 1981.
  3. Le réseau : « Dernier cri » en matière d’organisation, l’organisation en réseau est basée sur l’idée que chaque « projet », quelle qu’en soit sa nature, nécessite une organisation propre, qui n’existe que le temps du projet et disparaît ensuite. Presque organique, vivante, ce type d’organisation est basé sur la mise en relation de « processus ». Chaque processus peut être décrit en termes de production et de consommation. Il n’y a plus de hiérarchie dans ce type d’organisation, plus de centre, plus de périphérie. Constituée de processus à la fois autonomes et interdépendants (ce qui est produit par l’un est attendu par l‘autre), une organisation en réseau nécessite une transparence totale, ainsi que des outils de communications et de mesure performants. Les acteurs impliqués dans cette organisation sont par définition autonomes, responsables, fortement éduqués. Leur capacité d’initiative est plus qu’encouragée, elle est nécessaire. Ce modèle doit définir la vision de la France de demain et même de l’Europe.

La France Pyramidale

La lettre, l’organisation, comme les pratiques de la Vème république relèvent pour l’essentiel d’une organisation pyramidale. Cette situation qui favorise encore trop souvent les prises de décisions de manière souvent opaque, et par définition loin des réalités des problèmes qui les motivent, limite la participation des citoyens et leurs représentants. Cet éloignement des citoyens des lieux de prises de décisions a des conséquences évidentes : abstention croissante, résignation voire colère sociale, désyndicalisation ou encore rejet du politique.

Bien que le texte sur la transparence de la vie politique contribue à restaurer la confiance entre élus et citoyens, des actions plus profondes restent encore nécessaires.

Si la société française des années 50 – encore fortement agricole, en phase d’industrialisation et peu éduquée – pouvait se satisfaire d’institutions pyramidales avec un fort pouvoir central, il est clair que la France du XXIème siècle – tertiaire, internationalisée, et éduquée – ne peut plus être pilotée « d’en haut » et qu’une nouvelle organisation des pouvoirs s’impose.

Une société réticulée

La France d’aujourd’hui est une société « réticulée », d’un maillage fin d’individus de plus en plus formés et responsables, d’intelligences, de compétences … et de problèmes. Le déplacement de la valeur vers la conception exige en effet de disposer de contributeurs responsables dont la principale activité est de penser, de concevoir, de créer.

Parce que plus éduqués, la demande de participation des Français à la prise de décision est pressante. Les processus de création de richesse nécessitent une articulation différente avec les acteurs politiques. L’intégration internationale de la France appelle à une intégration choisie et transparente des niveaux de pouvoirs, du niveau municipal à l’Europe.

Le seul moyen de faire face à la complexité d’une telle société en réseau est donc de se doter de structures et de modes de fonctionnement politiques organisés sur le même modèle.

La droite gouverne pour la catégorie de la population la plus nantie en réduisant les impôts et en bloquant les investissements publics, ne se soucie pas d’une société en réseau, forcement égalitaire.

Si on ajoute que dans la culture française la capitalisation du savoir est une source de pouvoir, une organisation pyramidale ne peut que s’inquiéter d’une évolution vers une structure maillée. La suppression de toutes les structures qui assurent le pouvoir des groupes dominants est une des essences même du socialisme.

Quels chantiers pour demain

Le gouvernement actuel disposant de la majorité des Régions et des grandes villes a une opportunité extraordinaire pour mettre en œuvre cette société en réseau afin de restaurer tous les maillages politiques, sociaux, et humains. La solidarité réaffirmée vis-à-vis de tous les exclus, comme l’efficacité opérationnelle (politique et économique) passe par là.

Les Institutions

Il semble impossible de tenir le raisonnement précédent en gardant les mêmes institutions, et surtout les mêmes pratiques du pouvoir. Il faut donc repenser nos pratiques du pouvoir et en tirer les conséquences sur les institutions.

La structure pyramidale de nos institutions est la première cause du fossé gigantesque entre les élus et les citoyens.

Mais la perversion du système n’atteint pas que ses « élites » ! Bercés dans cette idée d’une toute-puissance du sommet, les citoyens eux-mêmes sont naturellement portés à se tourner vers le haut dès qu’un problème surgit. A force de se l’entendre dire, le citoyen de base ne jure que par l’Etat, et se décharge ainsi sur lui de sa propre responsabilité dans la résolution des problèmes, ce qui est à la fois confortable, et dangereux.

Il faut donc ramener chacun à ses responsabilités, en rapprochant les élus (qui ne doivent plus être des élites, forcément consubstantielles de la pyramide) des niveaux où les problèmes se posent, et les citoyens des cercles enfin ouverts où se discutent et se résolvent les problèmes de la collectivité.

  1. En finir vite avec le cumul des mandats :
  • Interdiction de tout cumul de mandats parallèles
  • Interdiction de plus de 3 mandats du même type consécutifs
  • Obligation de la part de l’élu de rendre compte de sa mission par des rapports annuels accessible aisément en numérique
  • Mise en place d’un statut de l’élu, afin de permettre l’engagement comme le désengagement post-mandat dans des conditions économiques dignes.

Le nombre des élus va ainsi mécaniquement augmenter, ainsi que le nombre de citoyens impliqués dans la vie politique. Il en découle aussi une implication à 100% sur un mandat unique, gage d‘efficacité. La limitation des mandats dans le temps assure aussi le renouvellement des élus, gage de la bonne représentativité de ces derniers. Le statut de l’élu permet de sortir du syndrome de la professionnalisation de la fonction politique, qui est souvent à l’origine de la déconnexion de responsables politiques de la réalité de leurs mandants.

  1. Réorganiser les pouvoirs :
  • Redéfinir les justes niveaux d’organisation territoriale : Europe, Etat, Région, Communauté de commune, communes
  • Mettre en œuvre de manière systématique le principe de subsidiarité : les problèmes doivent être résolus au niveau pertinent le plus bas possible, et les moyens nécessaires à la leur résolution doivent être aussi affectés au niveau pertinent. Ce n’est qu’à cette condition que la distance entre le citoyen et les élus et organisations en charge de la résolution de leur problème sera mécaniquement réduite.
  • Des organisations par projet doivent être systématiquement mis en place. Elles doivent impliquer élus, associations et simples citoyens, leur durée de vie est liée à la résolution d’un problème et au suivi de la mise en place de la solution. On pourrait reprendre ici le terme de « démocratie participative » tellement galvaudé qu’il a perdu tout son sens. Nous lui préférons le terme de « démocratie interactive » dans la mesure où tous les acteurs sont égaux devant les défis et la recherche de solutions, qu’ils soient élus ou simple citoyen.
  1. Retisser le maillage social

Tissus social, réseau social, il s’agit encore et toujours de maillage. Il y a une urgence à re-tricoter notre modèle. Deux pistes existent :

  • Renforcer le tissu associatif : Il existe en France 1,5 million d’associations représentants 20 millions de français de plus 14 ans. En 25 ans, leur nombre a été multiplié par plus de 5. Si les associations n’ont pas à se substituer aux élus, elles couvrent cependant un périmètre exhaustif ou presque de la population, des catégories socio-professionnelles, des activités sportives, culturelles. Elles ont donc un rôle clé à jouer dans une démocratie en réseau. Il faut donc renforcer et institutionnaliser l’intégration des associations aux processus de prises de décisions dans la cité. Le récent projet Emmaüs Connect est un bel exemple du rôle que peut avoir une association mariant numérique et solidarité.
  • Renforcer la démocratie d’entreprise : si les entreprises ne sont pas des démocraties, elles n’en sont pas moins le premier lieu de mise en œuvre des relations humaines. Il est donc impossible d’imaginer une démocratie réinventée en excluant l’entreprise de son champ. Puisque l’entreprise est le premier lieu de mise d’expérimentation de l’organisation par projet en réseau, il faut que le dialogue social en entreprise profite systématiquement de sa mise en œuvre. Que ce soit en termes d’information, de consultation, de prise de décisions, l’ensemble des outils et infrastructures existe pour le mettre en œuvre. Ils doivent induire de nouveaux comportements et de nouveaux droits.

Les infrastructures et les outils :

Les pratiques en réseau ne sont aujourd’hui possibles que parce que de nouveaux outils sont maintenant disponibles. A bien des égards, la révolution des technologies de l’Information, née il y a plus de 60 ans maintenant, représente un saut qualitatif aussi important pour l’histoire humaine que l’invention de l’écriture. Elle vient remettre en cause les organisations humaines en place et nous obligent à les réinventer. Impossible en effet de vivre dans une société bâtie autour de l’écriture jusque dans ses pratiques du pouvoirs (le texte), alors que les Technologies Numériques de Communication (TNC) nous invitent à passer à une autre dimension, et donc à une autre pratique plus interactive (l’hyper-texte).

L’explosion des réseaux sociaux et des outils « communautaires » (Google+, Facebook, Twitter, …) montre l’engouement des citoyens pour ce mode communication, de travail et de rencontres. Les élus en ont bien vu l’intérêt pour communiquer avec les citoyens mais rarement pour travailler en commun, pour élaborer des projets collectifs. Bien souvent, l’exploitation qui en est faite reste restrictive à un média d’information.

  1. Les TNC au cœur de la société en réseau :

Toute décision- que ce soit dans le domaine de l’entreprise privée comme dans celui de l’action publique – n’est et ne sera prise sans qu’elle n’ait été préparée sur la base d’informations ou d’analyses produites au travers de systèmes d’information.

Partout dans le monde, le savoir sous toutes ses formes – sciences, cultures, arts, littérature – est lui-même créé, stocké, accédé, croisé, en numérique et depuis n’importe quel point du monde.

Cette révolution doit évidemment impacter tout projet politique. Impossible en effet d’imaginer piloter une société à ce point innervée par les TNC sans en intégrer à la fois toutes les opportunités et les possibilités induites.

A ce titre, il faut que les élus ou les responsables politiques maîtrisent ces modes de travail collaboratif où, faisant partie du réseau, ils peuvent interpellés ou être interpellés à tout instant.

Tout représentant du peuple ou du gouvernement doit ainsi être actif sur le réseau au travers, par exemple – mais cela peut évoluer en fonction des technologies – d’outils de communication tels que blogs, sites internet, où agenda, actions, projets, et vision politique sont accessibles à tous.

  1. Réaffirmer le rôle de la puissance publique :

Pendant plusieurs années, l’absence d’une démarche volontariste dans le domaine des infrastructures de communication a conduit à des erreurs de la part de tous les gouvernements successifs.

L’enjeu d’une communication  entre tous exige une vision ambitieuse en matière de facilitation et fluidification des échanges. Les phénomènes émergents de publication spontanés, ou d’échanges ouverts (peer to peer) par exemple, démontrent les contre-pouvoirs que permettent ces outils de communication.

Cependant, de même que l’accès à l’énergie ou à l’eau est un droit, la possibilité d’accéder à un réseau de communication numérique doit aussi être un droit.

Les politiques infrastructurelles, à défaut des infrastructures elles-mêmes, doivent être à l’initiative des collectivités alors que les services (dont l’accès à Internet, par exemple) relèvent du seul domaine de la concurrence.

De même que les infrastructures routières dépendent de la puissance publique et dans le même état d’esprit du rapport remis par JL Bianco sur la politique ferroviaire, les infrastructures numériques doivent relever de la volonté publique, afin de ne pas dépendre d’une stratégie ou d’une seule logique de marché, souvent limitées au respect d’objectifs de rentabilité à court terme. Seule la puissance publique est donc à même de faire l’effort d’investissement nécessaire pour créer ces infrastructures répondant aux enjeux de la société de l’Intelligence. Si les services relèvent bien du secteur marchand, concurrentiel par essence, les fameuses « Autoroutes de l’Information » doivent en revanche être mises à la disposition de tous par la puissance publique.

La faculté d’accéder à tous les services publics, comme les impôts, ou les délibérations en direct du dernier conseil municipal doit être libre et gratuit. La confusion entre réseaux et Internet conduit à considérer que si une information est disponible sur Internet, elle est gratuite et accessible à tous. Or, l’accès à Internet étant contrôlé par un abonnement privé, il n’y a pas d’égalité dans la mise en réseau des informations publiques, les plus faibles étant maintenus à l’écart de cette forme de réseau (par l’argent ou le savoir). La mise en réseaux des structures associatives, écoles primaires, comités d’entreprises, syndicats et à terme l’ensemble des particuliers via une aide aux plus défavorisés doit être un objectif.

  1. Intégrer le réseau dans les missions de régulation de la puissance publique

Dans un marché mondial, le réseau est à la fois une arme au service des puissances économiques et une opportunité pour la démocratie. De même que les pratiques financières doivent être soumises au contrôle d’un régulateur publique, le réseau, doit aussi y être soumis. Une telle organisation redonne aux Politiques et aux citoyens des atouts voire des leviers contre des organisations économiques qui savent exploiter le caractère planétaire et donc aujourd’hui dérégulé, des marchés.

Cette régulation n’est d’ailleurs pas par définition le seul apanage de la puissance publique, mais de tous les citoyens, puisque le réseau est lui même l’outil et le lieu de sa régulation. Les contre-pouvoirs économiques qu’il offre permettent de définir de nouveaux modes de contrôle, mais aussi de productions et de distribution, ouverts à tous, par exemple, dans le domaine de la culture ou de la santé avec la mise en place de nouveaux services publics.

Il faut aussi lancer – à l’échelle européenne – un ambitieux programme  de formation généralisé aux nouvelles technologies et au travail en réseau, qui soit systématiquement transnational, afin de diffuser la culture et la pratique du travail collaboratif. Ceci nécessite évidemment un investissement massif, au niveau national comme européen dans l’éducation (et particulièrement vers les universités), les entreprises ainsi que dans la recherche.

Repenser la démocratie

Face à la complexité d’un monde ouvert et définitivement globalisé, seule une organisation en réseau permet aujourd’hui d’appréhender et de gouverner les sociétés modernes.  Il faut donc repenser les organisations et les pratiques du pouvoir en conséquence : l’organisation en réseau, souple, transparente, favorisant la prise de responsabilités est la seule réponse possible aux défis d’une société mondiale complexe et rapidement changeante.

Seule une organisation en réseau est à même d’impliquer tous les acteurs, politiques comme citoyens, au plus près des problèmes, là où ils se posent.

Seule, elle a la souplesse nécessaire pour s’adapter en permanence aux changements de plus en plus rapides de nos sociétés développées.

Seule, elle propose le meilleur rendement démocratique, comme économique.

Seule, elle propose une méthode à même de marier la puissance des individus qui s’affirment, à l’efficacité de l’organisation collective solidaire.