La moralisation de la vie politique passe aussi par les entreprises

Sur son blog, dans la continuité de son intervention sur BFM TV, Juliette Méadel expose son opinion sur la situation de Stéphane Richard à la tête d’Orange et suggère qu’il se mette en retrait en raison de sa mise en examen dans le cadre du dossier Crédit Lyonnais-Adidas.

Cette position est parfaitement en adéquation avec les valeurs défendues par Pour un Parti d’Avenir.

Il doit en effet y avoir un prolongement entre l’éthique en politique et dans la gestion des entreprises dont l’Etat est actionnaire. On ne peut laisser supposer qu’une société, dont sont fixés tout ou partie des objectifs par l’Etat, ne soit dirigée par un responsable intègre et uniquement concentré sur le succès de son entreprise.

Mais surtout, la situation actuelle découle d’un mode de fonctionnement qui se répète bien trop souvent : la nomination de dirigeants passant du milieu politique au milieu privé.

S’il ne fait aucun doute que Stéphane Richard a su rétablir un climat de confiance au sein d’Orange, a su remobiliser les salariés, a su apaiser les tensions de la gestion calamiteuse de Didier lombard, il n’empêche qu’aujourd’hui, aux yeux de l’opinion publique, c’est plus son rôle au sein du précédent gouvernement qui est mis en avant que ses qualités managériales.

Sa mise en examen pose problème : il faut rappeler la présomption d’innocence tout en protégeant l’image de l’entreprise qui risque d’en souffrir.

Dès lors, il  semble cohérent que tout responsable d’une entreprise publique ou dont l’Etat est actionnaire se mette en retrait s’il est mis en examen (une mise en examen ne survenant que si la justice dispose de suffisamment d’éléments concordant).

Par ailleurs, Thierry Breton, François Pérol (lequel est d’ailleurs aussi visé par le dossier sur l’arbitrage) ont été d’autres exemples de la porosité qui existe entre responsabilités dans des grandes entreprises publiques ou dont l’Etat est actionnaire et des fonctions politiques. Les allers-retours entre le secteur privé et les allées du pouvoir politique créent des situations à risques en terme d’éthique et ceux-ci devraient relever de l’exception. Seul un contrôle de nature déontologique pourrait y remédier.

A cet égard, il faudrait que les pouvoirs de la commission de déontologie soient renforcés et, le cas échéant, qu’elle précise les conditions de passage d’un poste politique à la direction d’un grand groupe.