En des temps reculés, la révolution était déjà en marche. Marvin (Minsky, pas Gaye) mettait au point avec quelques centaines de tubes et une poignée de résistances un réseau de neurones « électroniques » délicieusement baptisé SNARC (pour Stochastic neural analog reinforcement calculator, ce qui place quand même le débat, il y a déjà presque 70 ans).
Un peu plus tard, cette histoire de réseaux de neurones « auto-adaptatifs » (c’est une expression qui a existé dans les années 80) s’est poursuivie sur des processeurs 8 bits (évidemment, aujourd’hui avec un GPU qui permet des calculs massivement parallèles, il est facile de faire le malin mais à l’époque, il fallait être créatif). Puis, la loi de Moore s’en est mêlée et finalement, le machine learning est revenu à la mode. Plus de puissance, plus de mémoire adressée, plein de processeurs sur un seul « Chip » et plein de données disponibles.
Mais ce n’est que le début de l’histoire en fait. Car demain, on aura des ordinateurs quantiques. Et là, plus de 0 et de 1 (que ce soit sur 8 bits ou sur 64, il ne s’agit encore que de cela), on passe aux qbits.
Du coup, les perspectives qui s’ouvrent sont immenses. Et pour acter de cette situation (tout ce qui précède pour en arriver là), Finance Innovation, pôle de compétitivité mondial créé par l’Etat, a publié un Livre Blanc intitulé « Intelligence artificielle, blockchain et technologies quantiques au service de la finance de demain », parce que, au final, c’est toujours la finance (qu’on soit son ennemi ou pas) qui aide à faire avancer pas mal de sujets.
Ce livre blanc s’appuie donc de trois technologies qui devraient permettre aux métiers de la finance d’accélérer leur transformation numérique : l’intelligence artificielle, la blockchain et les technologies quantiques. Il propose une série de DIP générateurs potentiels de croissance et d’emplois. Ces DIP n’ont absolument aucun rapport avec les délicieuses recettes de dips sur Marmiton mais sont plutôt des Domaines d’Innovations Prioritaires. Le Livre Blanc en propose 28 centrés sur l’IA et la Blockchain considérant que les technologies quantiques « restent plus prospectives » (le financier est toujours un peu pragmatique).
Pour réaliser ce document, 56 réunions de travail ont été organisées par les groupes de travail. La restitution est faite par thème et sous forme de recommandations ou suggestions (les DIP) en les focalisant évidemment sur le métier de la finance. Le 18 DIP identifiés pour l’intelligence artificielle sont regroupés en DIP technologiques appliqués aux métiers et en DIP transverses liés à la transformation des organisations. Les recommandations sont enrichies par des Focus sur des cas d’usage concrets comme le chatbot d’Orange Bank ou le KYC à la Société Générale. Le DIP 12, par exemple, va au-delà du domaine de la finance, en soulignant la nécessité d’une plus grande acculturation à l’IA.
Les 10 DIP de 19 à 28 sont dédiés à la Blockchain. Enfin, 6 thématiques liées à l’informatique quantique viennent conclure l’ouvrage.
Le livre blanc est ici : Livre-Blanc-IA-et-Technologies-Quantiques-FINANCE-INNOVATION