L’atelier consacré à l’Industrie est animé par Juliette Méadel, Secrétaire Nationale à l’Industrie, en présence de Fleur Pellerin, Ministre des PME et du Numérique.
Mon intervention est consacrée à l’impact du numérique dans l’industrie et à l’industrie du numérique. En particulier, je souligne l’omniprésence des technologies numériques à tous les stades du processus industriel. Ce que Juliette appelle la 3ème révolution industrielle est exactement celle de la technologie de l’information. Car elle impacte tous les secteurs de l’industrie : automobile, chimie, imprimerie, robotique, etc… :
La conception Assistée par Ordinateur, le travail collaboratif à distance, la simulation numérique, etc… modifient toutes les étapes des process industriels. La production voit son coût baisser et la valeur étant dans le design, la conception, l’ingénierie.
Il y a donc un besoin essentiel de maîtrise du numérique dans les industries traditionnelles (celles évoquées ci-dessus). L’enjeu est donc la formation des chefs d’entreprise, l’excellence des ingénieurs, l’adaptation des cursus. Une expérience à suivre est celle mise en place par Strate Collège, Centrale Paris et l’ESSEC qui combine Design, Management, et Sciences de l’ingénieur…
La production au sens fabrication n’est qu’une étape et il n’est pas choquant qu’elle crée moins d’emplois qu’auparavant. La robotique et les autres outils numériques ont changé les méthodes de travail. La valeur ajoutée va donc être en amont et dans le processus de fabrication, l’ouvrier manipule un ordinateur plus qu’il n’intervient directement dans la fabrication.
Par ailleurs, l’industrie numérique d’avenir est probablement celle qui correspond aux objets dits connectés ou intelligents (Withings, montre, station météo, table basse, ampoules, serrures, etc…).
Là aussi il est illusoire de penser que la production de masse puisse être exclusivement française (par exemple, les puces réseaux répondent à des standards internationaux comme le WiFi donc peu de valeur ajoutée..) En revanche, la différenciation viendra de la recherche et de l’innovation : nouvelles batteries, nouveaux écrans, etc… et surtout nouvelles idées d’interactions homme-machine.
La conception peut alors être localisée en France, et nous prendrons des parts de marché sur la recherche et le développement. En revanche, nous ne pouvons lutter contre le dumping fiscal et social des pays en voie de développement.
Ce n’est donc pas sur la concurrence productive et donc sur la baisse des salaires et des droits sociaux que nos combats doivent porter.
L’enjeu est sur le développement des infrastructures publiques de réseaux (fibre optique, réseau de télécommunication), sur la formation et l’enseignement supérieur, sur la recherche fondamentale et créer ainsi un véritable monopole de connaissances et de compétences qui seraient les atouts français dans ce jeu concurrentiel des savoirs et peut-être moins des savoir-faire.