Le 27 septembre, le Gouvernement a fixé les orientations de la stratégie d’aménagement numérique des territoires avec pour mots d’ordre : Ambition et Cohésion.
Lire le communiqué de presse du Gouvernement.
Comme l’avait annoncé le candidat Emmanuel Macron dans son programme électoral, et comme je le rappelais dans mon post du 27 septembre, l’objectif est de couvrir en très haut débit l’ensemble du territoire d’ici 2020, pour ne laisser aucun territoire à la traîne dans la transition numérique.
On ne peut donc que se réjouir de cet engagement de l’Etat en matière de Haut débit.
Mais, s’agissant de promesses gouvernementales, combien de nos précédents gouvernements ont-ils pris d’engagements ambitieux ?
En 1985, Laurent Fabius lançait le plan informatique pour tous. Il s’agissait de déployer l’outil informatique pour les 11 millions d’élèves du pays et de soutenir l’industrie nationale, pour un coût de 1,8 milliard de francs. Le choix du français Thomson, en difficulté, et du crayon optique, face à la souris d’Apple, qui promettait pourtant d’installer une unité de fabrication en France, ont conduit cette première ambition à l’échec. Les élèves devaient alors apprendre un langage « révolutionnaire » à l’époque : logo (mais il aurait fallu commencer par former les enseignants qui se trouvaient équipés de matériels sans plus d’accompagnement…)
Pendanst une pause « numérique », les gouvernements suivants se consacrent à la réorganisation de l’Etat et à la simplification des procédures (sic !) – (Rapport Viveret 1989, Rapport Blanc 1993, Rapport Picq 1994, …).
En 1994, le rapport sur les Autoroutes de l’information, sous la houlette de Richard Théry, missionné par Edouard Balladur, prédit que l’an 2000 sera l’année de l’information pour tous via la numérisation. Il militent alors le Très Haut Débit.
En 1998, Jacques Chirac initie un programme d’action prévoyant la généralisation des sites Internet des institutions publiques et la mise en ligne des formulaires administratifs (re sic !).
En 2000, Jacques Chirac demande « que les collectivités locales se voient reconnaître par le législateur, dans des conditions plus aisées qu’aujourd’hui, la possibilité de déployer les infrastructures à haut débit qui répondent à leur volonté d’aménagement du territoire » afin que « le progrès ne profite pas exclusivement aux grands pôles urbains et que toutes les parties de notre territoire puissent rapidement être desservies par les autoroutes de l’information ». Il y a donc de cela 17 ans.
En janvier 2008, Jacques Attali est chargé par Nicolas Sarkozy de réfléchir à la relance de la croissance en France. Parmi les 316 mesures, le numérique n’est pas oublié, sans toutefois révolutionner le sujet. Le numérique reste un « passeport de la croissance ».
Dans la foulée, en octobre 2008, Eric Besson lance le plan France numérique 2012 (on est donc pas très loin de 2022) : 154 actions pour accélérer la croissance et réduire les inégalités d’accès au réseau numérique sur le territoire. L’objectif est de faire de la France un pays moteur de la révolution numérique et que chaque citoyen ait accès au haut débit en 2012, soit en quatre ans. 61% de la population avait alors accès au haut débit.
En 2013, le rapport de Claudy Lebreton, commandé par Cécile Duflot (voir mon post du 27 septembre) poursuivait la même ambition.
En conclusion et pour reprendre l’introduction du rapport Attali, nous ne pouvons que rappeler au gouvernement actuel : « Le moment est venu… » (sinon ce sera Winter is coming pour les entreprises et les collectivités françaises)…