Ubérisation, numérisation, ces mots sont sur toutes les lèvres. « L’ubérisation » est présentée comme l’espoir de nouveaux entrepreneurs, le cauchemar des élus, le futur pressenti pour de nombreux secteurs économiques, l’inéluctable avenir des métiers d’aujourd’hui. Pourtant, l’exemple d’Uber, paradoxalement, est sans doute le moins innovant et le moins « disruptif » malgré sa médiatisation.
Quoi qu’il en soit, il cristallise en fait la crainte ou l’espoir que suscitent bien souvent les nouvelles technologies et en particulier le numérique. Le numérique comme d’autres « innovations » est présenté comme créateur d’emploi par les uns comme destructeurs par d’autres.
Le numérique bouleverse les modèles économiques
La généralisation de l’informatique ou plus simplement le numérique brouille les modèles économiques traditionnels. En effet, les modes de distribution sont impactés, la distinction entre producteurs et consommateurs n’a plus réellement de sens, les liens hiérarchiques évoluent, quels que soient les secteurs d’activité concernés : agriculture, tourisme, santé, transport, etc…
L’économie du partage au travers d’outils comme Guest to Guest, BlaBlaCar ou Wikipedia correspond à une démarche solidaire qui crée un lien social, donne accès à des services parfois peu accessibles, offre un revenu complémentaire indispensable à certains, facilite l’accès au savoir. Toutefois, elle remet en cause le salariat comme unique source de revenu.
Ainsi, le numérique transforme le monde du travail. S’il est difficile de lister tous les impacts, le numérique est vraisemblablement un facteur de création d’emplois
Si certains types d’activités doivent disparaître, il est totalement contreproductif de tenter de les sauver. Retarder l’innovation détruit plus d’emplois que de l’encourager et l’accompagner. Les emplois obsolètes finissent par disparaître quoi qu’il arrive.
Il est donc plus important de favoriser l’innovation pour créer plus vite de nouveaux emplois, de nouveaux métiers et d’innover dans les pratiques et protections sociales qu’il faut imaginer pour accompagner cette mutation de la société.
Le numérique est une composante majeure de nos sociétés. Faisons en sorte que ce soit un facteur de richesse personnelle et professionnelle
Aucune technologie n’est neutre mais la balance est impossible à calculer. C’est encore plus vrai pour le numérique car tous les secteurs sont concernés par le numérique du bâtiment à l’agriculture en passant par la santé, le tourisme, les banques, les transports etc…
En réalité, le plus important est qu’il transforme la nature des emplois, la forme des emplois et plus profondément la société et les rapports humains.
Les nouvelles technologies ne sont et ne seront ni la cause ni un élément suffisante de sortie de crises. Elles accentuent les impasses d’un mode de régulation issu d’une période révolue.
L’évolution technologique est inévitable, il faut donc la mettre au service de l’humain. Le numérique en modifiant profondément les rapports sociaux, les formes de travail et les rapports au temps devrait être un enjeu majeur non seulement en France mais en Europe. Code du travail, fiscalité, démocratie et emploi sont autant de domaines concernés !
(Image sce Pixabay)